Les couverts végétaux sont une pratique culturale essentielle pour soutenir la fertilité du sol : véritables traits d’union photosynthétiques entre deux cultures, ils apportent au sol quantité de carbone sous différentes formes. Dans le cas d’un couvert végétal avant une culture de soja, quelles espèces végétales choisir ? Comment définir leur dose respective ? Quels sont les points importants pour bien réussir le semis ? Quelles sont les techniques les plus appropriées en fonction de la composition déterminée ? Comment accompagner le couvert végétal une fois en place ? Comment le détruire efficacement pour permettre une mise en place de la culture de soja dans de bonnes conditions ? Autant de questions auxquelles cet article apporte une réponse.
I. COMPOSER SON COUVERT VÉGÉTAL AVANT SOJA
A. Étape 1 : Identifier les objectifs recherchés
La première étape consiste à définir les objectifs écologiques et agronomiques recherchés. Cette étape conditionne la composition du couvert végétal (choix des espèces végétales et dose respective). Voici une liste de quelques objectifs agronomiques et écologiques possibles :
1. Respecter la réglementation,
2. Capter les éléments minéraux pour éviter leur lessivage,
3. Diminuer la pression d’adventices sur la parcelle,
4. Limiter le risque sanitaire,
5. Augmenter la quantité de carbone dans le sol,
6. Réduire le ruissellement sur la parcelle,
7. Améliorer la structure du sol,
8. Augmenter la biodiversité de la parcelle,
9. Favoriser les restitutions azotées pour la culture suivante.
Pour améliorer rapidement les résultats agronomiques et techniques de la parcelle, la meilleure attitude est de faire preuve d’ambition dans la définition des objectifs. 😃
B. Étape 2 : Sélectionner les espèces compatibles avec la culture de soja
La deuxième étape consiste à sélectionner les espèces compatibles avec la culture suivante. Dans le cas du soja, les espèces à privilégier sont plus particulièrement l’avoine d’hiver, l’avoine de printemps, l’avoine du Brésil, le seigle fourrager et le seigle forestier.
Pour des résultats agronomiques satisfaisants, il est recommandé que ces espèces représentent au moins 75 à 80% du nombre de graines total du couvert végétal.
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D’autres espèces peuvent aussi être incluses dans le couvert végétal. Ici, le panel est plus large :
Coté céréales, le moha fourrager, le sorgho fourrager et le triticale viennent compléter la liste initiale.
Les légumineuses comptent de nombreuses espèces : féveroles, vesces, trèfles, pois,… Ces espèces doivent toutefois être utilisées avec parcimonie compte tenu de leur sensibilité au sclérotinia.
Enfin, le lin d’hiver, celui de printemps et la phacélie peuvent aussi apporter de la diversité dans le couvert végétal avant soja.
Ces espèces ont un rôle secondaire. Il est judicieux de limiter leur présence à 20-25% du nombre de graines total.
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Enfin, la liste des espèces à éviter reste assez étendue :
Toutes les crucifères (radis, moutardes, colza, cameline,…) sont à proscrire dans la mesure où elles entretiennent des foyers de sclérotinia.
Le ray-grass d’Italie, compte tenu des risques de persistance dans la culture de soja et de sa capacité à faire concurrence sur la ressource en eau.
Les légumineuses à développement pluriannuel telles que la luzerne, le lotier, le sainfoin et le trèfle blanc : leur cycle reste peu compatible avec celui du soja.
Le nyger, le tournesol dans la mesure où ils sont hôtes du sclérotinia. Enfin, le sarrasin vient compléter la liste compte tenu des risques de montée à graines et de persistance dans le soja.
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C. Étape 3 : Prendre compte des cultures de la rotation
La troisième étape consiste à prendre en compte les espèces présentes dans la rotation. Ainsi, si des légumineuses reviennent régulièrement, il est préférable de choisir des espèces résistantes à l’aphanomyces (féveroles notamment) et d’éviter celles sensibles (pois, vesce, gesse, vesce, trèfle).
Voici la situation de compatibilité pour les espèces à privilégier dans le couvert végétal.
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Et maintenant voilà le panorama pour celles possibles pour le couvert.
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D. Étape 4 : Poursuivre la sélection des espèces végétales au regard de plusieurs caractéristiques
La quatrième étape consiste à affiner la sélection des espèces végétales identifiées en tenant compte de plusieurs autres caractéristiques de telle sorte à faire correspondre le couvert végétal au cadre de fonctionnement de l’exploitation (climat, sol, pratiques culturales). Voici ces facteurs secondaires.
1. Espèces végétales et vitesse de développement
Les espèces végétales se distinguent par des vitesses de développement plus ou moins rapides. Les infographies suivantes établissent un classement entre espèces.
Voici comment se classent les espèces à privilégier.
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Voila ce qu’il en est pour les autres espèces possibles.
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Combiner des espèces avec des vitesses de développement différentes est une pratique judicieuse pour plusieurs raisons :
Les espèces « rapides » permettent une bonne couverture initiale du sol.garantir une longévité du couvert végétal sur plusieurs mois avant la culture de soja.
Les espèces plus « lentes » connaîtront un développement plus soutenu sur la seconde partie de cycle du couvert, elles permettront de faire perdurer le couvert végétal jusqu’à sa destruction.
2. Espèces végétales et résistance au gel
Les capacités de résistance au gel varient sensiblement d’une espèce à l’autre : ce facteur est bien sûr en corrélation directe avec leurs dates de semis préférentielles respectives.
La conception de couvert végétal à partir d’espèces gélives peut être une pratique intéressante en agriculture biologique pour obtenir une destruction naturelle dans le courant de la période hivernale. Si la destruction a lieu précocement avant le semis du soja, il convient de rester vigilant sur le développement d’adventices parasites pour éviter le salissement de la parcelle.
Les infographies ci-après montrent les plages limites de résistance thermique pour chaque espèce. Les amplitudes de température s'expliquent soit par des variabilités entre les sources de données, soit par des différences entre variétés.
Voici ce qu’il en est pour les espèces à privilégier.
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Pour les autres espèces possibles, le panorama est le suivant.
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3. Espèces végétales et système de développement
Les espèces végétales ont des systèmes de développement aérien et racinaire différents. Au niveau supérieur, le port de feuille est plus ou moins haut. Dans le sol, les racines peuvent descendre à des profondeurs plus ou moins grandes
Les images suivantes montrent comment chaque espèce colonise chaque milieu.
Voyons d’abord comment les espèces à privilégier se développent.
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Et qu’en est-il pour les autres espèces possibles dans le couvert végétal ?
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L’idée la plus judicieuse est de combiner des espèces présentant des systèmes de développement complémentaires, la colonisation des espaces sera meilleure et l’efficacité agronomique plus grande.
4. Espèces végétales et type d'interculture
Les images suivantes présentent le niveau d’adéquation entre les configurations d’interculture et les espèces végétales.
Voici comment se distribuent les espèces à privilégier.
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Voilà la situation pour les espèces possibles.
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Dans le cas d’un couvert végétal avant soja, il existe deux configurations de semis bien distinctes :
a. Pour interculture très longue (culture d’hiver précédant celle de soja) :
Juste après la récolte de la culture d’hiver, un couvert végétal d’été peut être semé : il sera composé d’espèces compatibles avec les intercultures courtes.
Ensuite, un second couvert d’espèces plus hivernales pourra être mis en place à partir de la mi-Septembre.
b. Pour une interculture longue (soja précédé d’une culture d’été) :
Un seul couvert sera semé : il sera plutôt composé d’espèces adaptées pour l’hiver ou l’automne. La période de semis idéale sera du 15 Août au 15 Septembre dans la partie nord de la France, et jusqu’au 15 octobre dans le sud de l’hexagone.
5. Espèces végétales et conditions climatiques
L’infographie ci-contre montre comment se distribuent les espèces végétales en fonction de la température optimale favorable à leur croissance et de l’humidité idéale du sol.
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Deux groupes apparaissent clairement : d’un côté, les espèces adaptées aux conditions estivales, de l’autre, celles à dimension hivernale.
6. Espèces végétales et période de semis préférentielle
Les infographies ci-contre montrent les plages de semis idéales pour chaque espèce végétale : pour chacune, une extension a été rajoutée pour faire figurer les périodes possibles dans le Sud de la France en fin de saison.
Voici les dates de semis optimales pour les espèces à privilégier.
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Voilà celles pour les autres espèces possibles.
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Pour un couvert végétal avant soja, le semis est optimal avant la mi-septembre dans la partie nord de la France, et jusqu’à la mi-octobre dans la moitié sud.
E. Étape 5 : Définir définitivement le choix des espèces et leur dose respective
La cinquième étape consiste à arrêter le choix des espèces pré-sélectionnées et à déterminer la dose de chacune.
1. Cas d’un couvert végétal uniespèce
Pour un semis de couvert comptant une seule espèce, il est judicieux de semer à pleine dose pour obtenir de bons résultats agronomiques. Les images ci-après listent les doses respectives recommandées. Attention, pour une même espèce, la valeur indiquée peut varier en fonction des variétés : il est préférable de se renseigner auprès du fournisseur pour obtenir les précisions complémentaires.
Voici les doses pleines pour chaque espèce à privilégier.
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Et maintenant, voilà celles des espèces possibles.
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2. Cas d’un couvert végétal multiespèce
Voici comment définir les doses respectives de chaque espèce en trois étapes :
1. Considérer d’abord la dose pleine pour chacune d’elles,
2. Diviser chaque dose pleine par le nombre d’espèces végétales composant le couvert. Cette opération permet d’obtenir la "dose conseillée".
3. Ajuster, à la hausse ou à la baisse, le résultat obtenu pour chaque espèce pour « connoter » le couvert végétal conformément aux objectifs définis à l’étape 1. Ce calcul permet d’obtenir la "dose ajustée".
Semer au moins entre 250 et 350 graines/m2 pour obtenir une couverture optimale du sol.
À titre d’exemple, voici l’exemple suivant :
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La dose pleine de chaque espèce végétale est divisée par leur nombre total dans le couvert (4) : est obtenue ainsi la « dose conseillée ».
Ensuite, chaque dose conseillée est pondérée à la hausse ou à la baisse en fonction de la "couleur" souhaitée pour le couvert végétal :
a. Ici, l'exploitant a choisi de mettre l'accent sur le seigle forestier et le seigle fourrager pour favoriser la bonne pénétration de l'eau dans le sol et obtenir une bonne couverture.
b. L'avoine d'hiver a été maintenue à sa dose conseillée pour compléter l'action des seigles.
c. Enfin, la dose de la phacélie a été légèrement réduite.
F. Les raisons d'opter pour un couvert végétal diversifié
Le semis d’un couvert végétal diversifié combine plusieurs avantages :
1. Mieux s’adapter aux saisons
À titre d’exemple, l’inclusion d’espèces adaptées aux conditions estivales dans des couverts à connotation hivernale permet de profiter de leur capacité de développement rapide pour obtenir une bonne couverture du sol dès les premières semaines de mise en place. Les espèces hivernales prendront ensuite le relais pour produire leur effort sur la seconde partie de cycle.
2. Mieux gérer les compatibilités d’assolement
Combiner plusieurs espèces différentes permet de mieux gérer le risque sanitaire sur l’ensemble de la rotation en évitant de sur-représenter les espèces sensibles, tout en bénéficiant de la spécificité de chacune d’elles.
3. Mieux gérer le risque climatique
L’association de plusieurs types d’espèce permet de mieux gérer le risque climatique en « évitant de mettre tous les oeufs dans le même panier ». Cette pratique favorise la présence du couvert sur l’ensemble du cycle de présence.
4. Mieux gérer le temps d’interculture
Dans le cas d’une interculture longue, la combinaison d’espèces aux vitesses de développement différentes permet une bonne présence du couvert végétal sur la durée souhaitée. Les plus vigoureuses couvriront le sol rapidement en début de cycle, puis les autres prendront le relais pour soutenir le développement de biomasse sur la seconde partie de cycle.
5. Associer les spécificités de chaque espèce végétal
Un mélange multiespèce est une bonne pratique agronomique pour combiner les spécificités morphologiques et physiologiques de chaque espèce. Cette association permet de mieux explorer les différents espaces du sol. En plus, les différents profils racinaires offrent un travail complémentaire sur la structure du sol. Enfin, la fixation des éléments minéraux du sol est améliorée compte tenu des affinités différentes entre espèces..
6. Mieux gérer l’hétérogénéité du sol de la parcelle
Chaque parcelle présente une hétérogénéité plus ou moins grande d’un endroit à l’autre. L’association d’espèces est une pratique judicieuse pour assurer une bonne couverture sur l’ensemble de la surface.
Sur plusieurs années, la mise en place de couverts végétaux diversifiés permet peu à peu d’homogénéiser les paramètres du sol.
II. BIEN RÉUSSIR LE SEMIS DES COUVERTS VÉGÉTAUX AVANT SOJA
A. Semis du couvert végétal avant soja et points de vigilance
Plusieurs points de vigilance doivent être pris en compte pour réussir le semis du couvert végétal avant soja. En voici la liste :
1. La vigueur des espèces
L’utilisation d’espèces à développement rapide permet une bonne couverture du sol dès les premières semaines après le semis. Cette pratique réduit aussi le salissement par des adventices parasites.
2. La gestion des pailles
Dans le cas d’une interculture très longue (une culture d’hiver suivie du soja) et en l’absence de couvert estival, il est préférable de laisser les pailles hautes pour réduire l’évapotranspiration. A contrario, au moment du semis du couvert végétal, les résidus devront être bien désagrégés pour éviter d’attirer des ravageurs (ex : limace) sur la parcelle.
3. La rémanence des herbicides
Les risques de rémanence d’herbicide sont réels dans le cas où des produits de la famille des sulfonylurées ont été appliqués sur la culture précédente. Pour éviter une récurrence du problème, il est recommandé de changer régulièrement de famille de phytosanitaires.
4. La taille et la qualité des graines
La taille des graines influence le choix de la technique de semis. En effet, dans le cas d’un mélange avec des graines de taille semblable, un seul passage suffira pour réaliser le semis.
Par contre, pour un mélange composé de graines de taille différente, deux passages seront nécessaires, à moins que :
Plusieurs types d’outils soient jumelés sur le tracteur (ex : épandeur de grosses graines à l’avant et semis de petites graines au déchaumeur à l'arrière),
Le matériel de semis soit équipé de plusieurs trémies.
Enfin, le choix de graines de qualité est primordial pour accroître le taux de germination.
5. L’état de la structure du sol
Dans les jours précédant le semis du couvert végétal, il est judicieux de faire un test-bêche pour apprécier la structure du sol. Cette observation permet de décider de la nécessité ou non d’un travail du sol avant semis et de bien choisir l’outil de préparation du sol le plus idoine.
6. Les conditions climatiques
Pour obtenir une bonne levée du couvert, les deux paramètres essentiels à prendre en compte sont l’humidité du sol et la température ambiante. Pour un semis pendant l’été, il est judicieux d’effectuer l’opération avant une pluie. À l’automne, il est souhaitable d’implanter le couvert végétal avant le 15 octobre (mi-septembre dans la partie Nord de l’Hexagone) pour profiter de degrés de chaleur suffisants.
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7. La disponibilité des éléments minéraux dans le sol
Dans les premiers jours après le semis, les espèces composant le couvert végétal prélèvent les éléments minéraux laissés (reliquats) par la culture précédente. Sous réserve de respecter la réglementation (notamment en zone vulnérable), des éléments fertilisants supplémentaires peuvent être apportés pour soutenir la croissance du couvert dans les premiers stades de développement.
B. Adapter les techniques de semis aux espèces choisies
1. Techniques de semis et points de vigilance
Il existe essentiellement huit types de techniques pour effectuer le semis du couvert végétal :
a. Le semis à la volée dans la culture précédente,
b. Le semis sous la coupe,
c. Le semoir à disques sur chaumes,
d. Le semoir à dents,
e. L’utilisation d’un autre type de semoir,
f. Le semis au déchaumeur sans recouvrement,
g. Le semis au déchaumeur avec passage de rouleau pour recouvrir les graines,
h. Le semis à la volée avec recouvrement au moyen d’un rouleau.
Pour un semis à la volée dans la culture précédente, il est recommandé d’effectuer l’opération au plus tard au stade « limite passage tracteur », sauf à disposer d’un enjambeur.
Pour un semis sous la coupe, il est important de faire attention à la hauteur des pailles pour garantir un bon contact entre le sol et la graine.
Ces deux techniques doivent être réservées à des semis d’espèces compatibles afin de garantir une bonne levée et une bonne couverture du sol.
2. Compatibilité entre techniques de semis et espèces végétales
L’efficacité des techniques de semis est variable d’une espèce végétale à l’autre. Les images suivantes apportent des informations précises sur la comptabilité entre espèces et technique de semis
Voici comment se présente le panorama pour les espèces à privilégier dans le couvert végétal.
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Et voilà ce qu’il en est pour les autres espèces possibles.
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Plusieurs points ressortent nettement de ces tableaux :
L'utilisation d'un semoir offre les meilleurs résultats,
Le semis sous la coupe est à éviter pour des mélanges avec des légumineuses et des céréales,
Le semis au déchaumeur avec recouvrement au rouleau apparaît comme un bon compromis temps-coût-efficacité.
3. Profondeur de semis et et espèces végétales
Les images ci-contre montrent la profondeur optimale pour chaque espèce végétale.
Voici les valeurs respectives à retenir pour celles à privilégier.
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Voilà ce qu’il en est pour les autres espèces possibles.
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Il en ressort que pour un mélange multiespèce, la profondeur optimale de semis est de 2 cm. Elle peut être un peu plus importante (2,5 à 3,5 cm) si l’humidité du sol est plus faible.
III. BIEN GÉRER LE COUVERT VÉGÉTAL PENDANT SA CROISSANCE
« Les couverts végétaux méritent autant d’attention que les cultures » : tel est l’adage des pratiquants de l’agriculture de conservation des sols. L’expérience de terrain montre en effet que l’accompagnement de la croissance du couvert végétal, notamment en matière de fertilisation ou de stimulation, est une garantie pour obtenir de bons résultats agronomiques.
A. Fertiliser le couvert végétal
À condition de respecter la réglementation en vigueur sur le territoire de la parcelle, l’apport d’effluents organiques est une pratique judicieuse pour booster le développement du couvert végétal.
À titre d’exemple, les textes en vigueur pour les zones vulnérables de Nouvelle-Aquitaine rendent possible l’apport d’effluents organiques de type I et II dans la limite de de 50 unités d’azote efficaces par hectare. Cet apport doit toutefois être réalisé au plus tôt 15 jours avant le semis, et au plus tard 30 jours avant la destruction du couvert végétal.
B. Stimuler le couvert végétal
D’autres types de produits, capables de soutenir le fonctionnement physiologique de la plante ou le fonctionnement du sol, peuvent aussi être utilisés de façon complémentaire. Ils se répartissent en 3 grandes catégories :
Des produits régulateurs de l’environnement du sol : basaltes paramagnétiques, biochars,… Attention d’utiliser des produits de qualité.
Des produits désoxydants, qui limitent le stress physiologique des plantes : vitamine C, macérations, microorganismes,…
Des produits qui boostent la photosynthèse : les oligoéléments, les algues,…
IV. DÉTRUIRE LE COUVERT VÉGÉTAL EFFICACEMENT AVANT LA MISE EN PLACE DE LA CULTURE DE SOJA
A. Points de vigilance à prendre en compte pour la destruction du couvert végétal avant soja
Plusieurs points de vigilance doivent être pris en compte pour réussir une bonne destruction du couvert végétal avant soja.
1. Salissement du couvert végétal
Il peut arriver que des adventices se développent dans le couvert végétal, notamment si celui-ci est peu couvrant. Si leur développement devient important, il est judicieux de détruire le couvert végétal plus précocement pour empêcher la montée à graines.
2. Moment de la destruction, efficacité agronomique, lixiviation des éléments minéraux, décomposition des résidus, pression des ravageurs et risques de faim d’azote
Le choix du moment de la destruction est à la fois essentiel et délicat. Une destruction prémâturée limite le rendement de biomasse et l’efficacité agronomique. Également, cette pratique augmente les risques de lixiviation d’éléments minéraux, surtout si des précipitations importantes sont ensuite enregistrées jusqu’au semis du soja.
À l’opposé, une destruction plus tardive du couvert végétal améliore le rendement de biomasse. En contrepartie, le temps de décomposition des résidus augmente dans la mesure où leur rapport C/N est plus élevé. Or, la présence plus importante de résidus réduit le taux de levée en attirant des ravageurs tels que des limaces.
Idéalement, il est judicieux de détruire le couvert végétal au moment de la floraison ou, 30 jours à 1,5 mois avant le semis du soja.
3. Humidité ou assèchement du sol
L’observation de l’humidité du sol ou de son degré d’assèchement est un préalable important, notamment si la destruction du couvert végétal est effectué avec des outils de type déchaumeur.
4. Type de sol et portance
Dans le cas général, la destruction d’un couvert avant soja est réalisée en Février-Mars. C’est souvent un moment de l’année où les conditions climatiques sont pluvieuses et le sol humide. C’est pourquoi il est judicieux d’apprécier les capacités de portance du sol pour éviter tout phénomène de tassement. Ces capacités varient bien évidemment d’un type de sol à l’autre et dépendent de la présence ou non d’un réseau de drainage sur la parcelle.
B. Choisir la technique de destruction la plus appropriée aux espèces sélectionnées dans le couvert végétal
1. Techniques de destruction, points de vigilance, avantages et inconvénients
Pour détruire le couvert végétal avant soja, il existe six types de matériel ou techniques différents :
Le rouleau lourd : Il permet de broyer rapidement une large surface de couvert végétal. Par contre, il est très important de vérifier l’humidité du sol avant d’intervenir pour éviter tout phénomène de tassement préjudiciable à la culture de soja suivante.
Le broyeur hacheur : Il offre lui aussi un bon compromis rapidité/coût pour détruire le couvert végétal. Il est préférable de l’utiliser pour les gros couverts, à l’exception de ceux présentant une majorité de graminées.
Le broyeur : Son utilisation permet un émiettement satisfaisant du couvert végétal, c’est un point favorable pour obtenir un « priming effect » (minéralisation rapide) profitable à la culture de soja suivante. Cette technique permet ensuite d’utiliser une large gamme de semoir. Ses points faibles reposent sur un débit de chantier plus lent et son coût plus élevé.
Le déchaumeur : Il a des effets comparables à ceux du broyeur en matière d’émiettement et de minéralisation rapide du couvert végétal. Il permet lui aussi un large choix de semoir. Par contre, c’est une technique impactante pour la structure du sol.
La charrue : C’est un outil très efficace pour détruire le couvert végétal. En contrepartie, le coût de la pratique est élevé et, le débit de chantier est le plus faible. C’est aussi la technique qui impacte le plus le sol sur de nombreux aspects (enfouissement profond des résidus (quid de leur dégradation ?), inversement des horizons du sol, perturbation des canaux de circulation de l’eau,…).
L’utilisation de glyphosate avec ou sans 2,4-D : Cette technique représente le meilleur compromis coût-débit de chantier-efficacité. En contrepartie, c’est une pratique très bouleversante d’un point de vue agroécologique. Elle engendre une concentration plus élevée de matière active dans le sol. Or, les travaux de l’équipe de Lionel ALLETTO (INRAE) ont pu établir que la dégradation biologique de ces résidus reste finalement très limitée dans le temps. En plus, d'autres travaux récents de l’INRAE ont mis en évidence qu’une utilisation répétée de glyphosate favorise l’émergence d’une résistance du ray-grass. Enfin, les observations de terrain montrent que le glyphosate engendre des carences en manganèse, oligoélément très important pour de nombreuses cultures dont le soja.
2. Compatibilité comparée des techniques de destruction en fonction des espèces végétales
Les images suivantes montrent le niveau de compatibilité de chaque technique de destruction en fonction des espèces végétales.
Voici le panorama pour les espèces à privilégier.
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Et voilà la situation pour les autres espèces possibles.
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Au plaisir de vous retrouver pour nos prochains articles !
A bientôt !
Raphaël de TERREOM
Liens utiles :
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Agroleague - Capitaliser sur les couverts végétaux - https://www.youtube.com/watch?v=sqIwaSj0Ql4&list=PL-rKfI2fHaAKNoSvZ6jjOO_Nyo-61wZb7&index=3&t=3116s
Revue TCS - Dossier Couverts végétaux - https://agriculture-de-conservation.com/sites/agriculture-de-conservation.com/IMG/pdf/TCS33_dossier_couverts.pdf
GIEE MAGELLAN - Semis direct, du couvert annuel…au couvert permanent https://gieemagellan.wixsite.com/magellan/guide-culture-magellan
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